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Association de consommateurs ORGECO 54 NANCY, lorraine, meurthe et moselle, moselle, vosges
24 janvier 2017

Agricool : les fraises qui poussent en containers

 

 

Des fraises qui poussent en hiver, sans voir les rayons du soleil, locales, écolos et en prime délicieuses, voilà la promesse d’Agricool. Balivernes ? Suivez-nous…

C’était sans doute la meilleure idée de l’été 2015 pour faire buzzer le projet : installer un container à fraises en bordure du parc de Bercy à Paris et intriguer le chaland avec quelques formules choc peintes sur ses flancs. Des fraises souriantes, les adresses Facebook et Twitter d’Agricool et 3 chiffres qui font mouche : 0 % pesticide, 0 % pollution, 0 % OGM. Là, pendant 4 mois, Guillaume Fourdinier et Gonzague Gru, les deux cofondateurs de la start-up, ont testé leur idée : produire des fraises dans un environnement complètement fermé.

Guillaume et Gonzague devant leur container du tonnerre.
File d’attente

« On sortait une barquette de fraises par jour alors qu’il fallait en produire 60, raconte Guillaume. Mais on prouvait quotidiennement qu’il était possible de faire pousser de bonnes fraises dans un container fermé 100 % connecté et qu’il y avait plein de gens prêts à les manger. » Pendant plusieurs mois, les curieux et les médias se succèdent : France 2, Europe 1, Le Monde, RTL… Sur le site d’Agricool où l’on annonce que 7 tonnes de fraises pourront être produites chaque année, – vendues autour de 3 € et quelques la barquette de 250 g et que, attention, la demande est énorme – les gourmands réservent en masse leurs fruits.  « Aujourd’hui, plus de 4 000 personnes attendent de pouvoir goûter leurs premières fraises, c’est stimulant », confie Guillaume.

Dans les containers, les réglages de lumière, d’hygrométrie et d’irrigation sont à 100 % automatisés. L'électricité est fournie par Enercoop (fournisseur d'énergies renouvelables).

À l’automne 2015, plus motivés que jamais, les deux fils d’agriculteurs des Hauts-de-France, passent à la vitesse supérieure. Sans relâche, ils testent leur mode de culture un peu partout et progressivement ajustent la lumière, l’hygrométrie et l’irrigation. Ils cultivent dans les sous-sols de The Family, une société privée d’investissement qui soutient plus de 100 start-up chaque année. Puis dans les locaux d’un bailleur social à Bagnolet, juste en-dessous d’un commissariat. Au fil des mois, le duo s’entoure d’ingénieurs qualifiés, réussit à augmenter le rendement des cultures, à faire baisser la consommation d’eau et d’énergie… En novembre 2016, consécration ! L’entreprise lève 4  millions d’euros, embauche 30 personnes et s’installe à La Courneuve.

Devinette. Sachant qu'en 2017, l’objectif est d’installer 75 containers à Paris. Qu'il faut trois containers pour créer un travail à temps plein. Combien d'emplois pourront-être créés ?
Contre-champs

Rien à voir avec le joli champ de fraises des images d’Epinal, Agricool se trouve aujourd’hui au fond d’une zone industrielle, dans un hangar avec vue sur l’A86. « C’est bien l’idée de notre entreprise, précise Guillaume, ne pas empiéter sur les terres agricoles qui disparaissent chaque année, mais s’installer dans ces endroits sans charme que personne ne convoite. » Dans leur antre de 1 500 m2, des containers blancs récupérés à Dunkerque testent isolément les paramètres de culture. Dans l’un, on joue sur le taux d’humidité, dans un autre, sur la distance entre les plants. Partout, des ordinateurs sortent des chiffres, des graphiques, des courbes…

Les fruits grossissent sous des lampes LED, des brumificateurs et grâce à des bourdons qui garantissent la pollinisation des fleurs.

Dans le container témoin de 33 m2, 4 000 pieds de fraises poussent sur un mélange de plastique et de coton recyclés et peaufinent leurs fruits pendant 11 semaines. Impossible d’y entrer avec ses chaussures sales sous peine de perturber la culture. Fanny en sort d’ailleurs tout juste dans un accoutrement futuriste, combinaison blanche et lunettes noires.

Il faut 400 ml d'eau pour produire 1 barquette de fraise de 250 g (soit 90 % moins d'eau que dans l'agriculture conventionnelle) et 3,57 KW (soit l'utilisation d'un grille pain pendant 7 minutes). 

« L’idée est de ne jamais utiliser de produits phytosanitaires dans les containers. Les fraises poussent sans pesticides » , rappelle Guillaume. Pour garantir une culture écologique, les ingénieurs ont déployé mille idées. Une petite ruche pilotée par ordinateur ouvre régulièrement sa porte imprimée en 3D pour faire sortir les pollinisateurs quand cela est nécessaire. Des insectes sont régulièrement mis à contribution pour lutter contre les maladies. Pour faire pousser les fraises, l’équipe récupère du gaz carbonique en bonbonnes qu’elle pluggue au cul du container, une bonne manière d’absorber le CO2 produit par les usines. Elle les nourrit également d’un mélange classique NPK (azote, phosphore, potassium) de synthèse en attendant de pouvoir trouver une solution organique.

« On va y arriver, l’Europe vient de nous financer un programme de recherche en bioponie » , se réjouit Guillaume. En attendant, Agricool utilise d’ores et déjà 90% de nutriments en moins que l’agriculture conventionnelle puisque la culture est en circuit fermé et rien n’est relargué dans la nature.

Les bonnes fraises sont celles qui ne se déplacent pas. Avec Agricool, elles ne voyageront pas au-delà de 20 kilomètres.

Depuis le début, tous ces programmes de recherche et développement servent à tenir la promesse première d’Agricool : produire de bonnes fraises. C’est-à-dire ? « Vu que tous les goûts sont dans la nature, les ingénieurs calculent régulièrement les taux de sucre et d’acidité des fruits pour arriver en toute objectivité au meilleur équilibre », explique le fondateur. Et alors, ça donne quoi ? Des fruits charnus, sucrés et parfumés. Un peu comme les fraises que Gonzague cueillait chaque été dans le jardin de son Pépé.

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Commentaires
A
L'idée est bonne mais quand va t'on voir les quantité annoncées ?<br /> <br /> <br /> <br /> Le système MY FOOD qui utilise des serres de 23m² sont déjà en fonctionnement avec des résuktats déjà présent. Plus de 40 installation en France et pays limithrophe.<br /> <br /> De plus l' esthètique est présente
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